Si vous avez eu la chance de plonger dans le parc national de Coiba au Panamá, vous avez sûrement eu l’occasion d’admirer la variété de poisson-globe présent sur le site. En effet, ces petits poissons intrigants parcourent la réserve en nombre nous éblouissant par leur variété de couleurs. Cependant, nous en savons bien peu sur cette espèce, sur ses particularités et ses habitudes. Cet article a donc pour but de répondre aux questions que l’on pourrait se poser sur le poisson-globe afin de le connaître un peu mieux.

Pour commencer leur vraie appellation ?

Au-delà de poisson-ballon, poisson-globe, puffer fish, leur réelle appellation est Tetraodontidae, en effet, bien moins simple à prononcer. La signification de ce terme barbare est pourtant aussi simple que quatre dents en grec.

A quoi ressemblent-ils ?

Étant donné qu’il existe 121 espèces de puffer fish il est possible de rencontrer des individus de tout type. Leur point commun est la forme de leur corps, allongé et globulaire. Les tetraodontidaes possèdent tous cinq nageoires, deux pectorales, une dorsale, une abdominal et  une anale. Leur peau est dure, lisse et sans écaille. Au niveau des couleurs certains portent des couleurs vives qui annoncent leur danger et leur toxicité tandis que d’autres ont des couleurs plus discrètes leur permettant de se fondre dans leur milieu. De plus, de nombreux individus ont la capacité de changer de couleur pour s’adapter aux changements de l’environnement. Ces changements peuvent être discrets, variations de teintes, de contrastes, ou très surprenant, changement total de couleur de jaune citron à noir tacheté de blanc. Au niveau de la taille, là aussi tout est permis, il est possible de rencontrer certaines espèces de poissons-ballons de 2.5 cm de longueur tandis que d’autres atteignent au maximum environ 100 cm de longueur.

De quoi se nourrissent-ils ?

Le régime alimentaire des poissons-globes est principalement composé d’invertébrés et d’algues. Ils possèdent quatre dents, deux centrées sur la mâchoire supérieure et deux en face sur la mâchoire inférieure. Cette dentition a l’apparence d’un bec et permet aux plus grands spécimens de rompre les crustacés qui leurs servent aussi de nourriture.

Pourquoi gonflent-ils ?

Les puffer fish sont très lent et il leur est donc très difficile de fuir leurs prédateurs à temps. Ainsi, gonfler leur permet d’effrayer leurs assaillants. Le poisson-ballon peut en effet atteindre jusqu’à trois fois sa taille initiale, impressionnant ! Pour atteindre une telle transformation le poisson-globe utilise l’impressionnante élasticité de son estomac et  ingère rapidement une grande quantité d’eau ou d’air si nécessaire. Il ressemble ensuite à une sorte de balle, la plus part du temps recouverte d’épines, ce qui dissuade la plupart des prédateurs.

Quels sont leurs autres moyens de défense ?

Malgré leur lenteur les poissons-globes ont une très bonne vue, ils sont capables d’orienter leurs yeux indépendamment. Ils ont aussi une très bonne capacité à manœuvrer. Ces deux atouts leur permettent de repérer toutes menaces à temps pour se cacher ou gonfler.

En plus de se gonfler certains  tetraodontidaes sont recouverts d’épines qui apparaissent à l’inflation et qui les rendent non préhensible. De plus, la quasi-totalité des puffer fish produise de la tétrodotoxine, une substance très toxique présente dans leurs organes internes et leur peau. Il semblerait qu’ils créaient cette toxine en synthétisant les bactéries présentes dans leur nourriture. Ainsi, si le prédateur parvient à attraper le poisson avant qu’il ne se gonfle, il risque de le regretter. En effet, cette substance 1200 fois plus dangereuse que le cyanure est létale pour quasiment tous les prédateurs. La dose de cette toxine présente dans un seul poisson-globe peut tuer jusqu’à 30 humains adultes, et il n’existe pas encore de remède connu. Donc sous leur air inoffensif les tetraodontidaes cachent un réel potentiel meurtrier, qui les classerait même comme le second animal le plus toxique au monde après la grenouille dorée empoisonnée.

Comment se reproduisent-ils ?

Dans la plupart des cas en eau salée, le mâle entraîne la femelle vers la surface où elle libère entre trois et sept œufs qu’il féconde par la suite. Les œufs restent à la surface et éclosent après environs quatre à sept jours. Cependant, une espèce de poisson-globe démarque, le puffer courtship. Ceux – ci créent des nids qui sont de réel chef-d’œuvre architecturel afin d’attirer les femelles. (https://www.youtube.com/watch?v=FV1C_HvP8P0)

En eau douce la tâche est plus compliquée pour les mâles, qui doivent se différencier des autres pour être choisi par la femelle. Celle-ci l’entraîne ensuite dans un endroit protégé afin de libérer ses œufs qu’il fécondera. En captivité on a pu observer que le mâle protégeait les œufs jusqu’à éclosion.

Un plat ?

Leur toxicité rend les poissons-globes très compliqués à manger. Effectivement, seule une préparation très précautionneuse les rendent propres à la consommation. Malgré ce danger le tetraodontidae est devenu un met d’exception au Japon, sous le nom de FUGU. Malgré qu’il ne puisse être préparé que par des chefs diplômés, chaque année plusieurs personnes sont hospitalisées et meurent intoxiquées par le fugu. Sa consommation reste interdite à l’empereur. Ce danger ne fait pas peur aux japonnais et ce met atteint des sommes exorbitantes : un plat à base de fugu coûte entre 20$ et 50$, le poisson entier est vendu entre 100$ et 200$. Dans d’autres régions du Japon certains éleveurs de puffer fish les ont rendus non-toxiques en surveillant leur régime alimentaire et les rendre ainsi simples à consommer.

Une population en danger ?

Bien que dans la réserve de Coiba on puisse croiser les poissons-globes en nombre, cela n’est pas le cas partout dans le monde. En effet, certaines espèces commencent à être menacées par la pollution, la pêche et la destruction des récifs. C’est le cas notamment du puffer chinois dont la population a décliné de 99% en 40 ans, ainsi que du Canthigaster cyanetron, du red ligne puffer fish et du dwarf puffer récemment classées comme espèces vulnérables d’extinction.

– Anaïs Yvinou

 

Webographie

http://www.nationalgeographic.com/animals/fish/group/puffer fish/

https://en.wikipedia.org/wiki/Tetraodontidae

http://vieoceane.free.fr/poissons/familles/Tetraodontidae/fiche1.html

http://ipfactly.com/puffer fish/

https://www.aquaportail.com/taxonomie-famille-177-tetraodontidae.html

https://a-z-animals.com › A-Z Animals › Animals › Puffer Fish

https://diverswhowanttolearnmore.wordpress.com/2014/11/16/tetraodontidae-puffer fish-vs-porcupinefish/

eol.org/pages/5056/overview

À la mi-avril 2017, le personnel du Panama Dive Center a pris quelques jours de congé pour faire un long voyage au parc national Coiba. Deux jours de plongée incroyable qui nous ont permis d’accéder à des sites trop éloignés pour les excursions habituelles. Une nuit sur l’île de Coiba avec de délicieux plats, beaucoup de bière et de vin le tout en bonne compagnie afin de bien conclure la haute saison au Panama.
Nous avons quitté Santa Catalina le 21 avril vers 9 heures du matin. Mais, comme ceux qui ont plongé avec Panama Dive Center se souviennent que personne ne quitte Catalina sans avoir pris son café du matin. Sur deux bateaux, Aracelli et Yuri, avec nos deux capitaines Rubén et Eddie accompagnés des assistants Jorge et Solin, douze plongeurs enthousiastes sont partis à Coiba. Après deux heures de trajet, nous sommes arrivés à Contreras, l’un des plus beaux lieux de plongée dans le parc national, situé au nord de l’île de Coiba. Nous avons pu plonger sur les sites de plongée Montaña Rusa et Sueño de Pescador connus pour être plein de vie. Nous avons pu profiter de grands  bands de barracuda, de jacks, et de rais mais aussi de nombreux frogfishs et de requins à pointes blanches. Cependant, malgré cette faune impressionnante, notre visiteur préféré, a été un requin-marteau qui nous a fait l’honneur de passer à Sueño de Pescador, sans se rendre compte que nous l’observions tous, éblouis.
De retours sur l’île de Coiba, nous avons profité d’un bon déjeuner et d’une petite randonnée sur l’île. Nos « Divemasters in Training » ont quant à eux dû organiser leur plongée nocturne. Une fois le soleil tombé, quatre d’entre nous les ont ainsi accompagnés exploré la beauté du monde subaquatique de nuit, sur un site proche de l’île principale. Ce fut une experience fantastique! Notre capitaine et notre assistant n’ont pas voulu nous accompagner effrayés à l’idée de nager dans l’obscurité à l’heure où le crocodile de l’île, Tito, et ses amis ont l’habitude de visiter les plages. Mais observer les créatures sous l’eau lors de leurs routines  nocturnes était, au moins pour nous quatre, l’un des points forts du voyage et, au final, personne n’a été mangé par un crocodile. Nous avons terminé cette incroyable journée de plongée par délicieux dîner, quelques bières et des verres de vin.
Le lendemain, nous sommes partis à Isla Jicarón, une île à part au sud du parc national Coiba. En raison de son emplacement, très éloignée de Santa Catalina, beaucoup d’entre nous ont découvert de nouvelles espèces ainsi qu’une flore différente. Cette plongée était donc source d’excitation pour tout le monde. Nous avons plongé sur deux sites : la cathédrale où nous avons pu observer les formations spectaculaires de la roche volcanique, et la lavadora, en français la machine à laver, qui doit son nom aux forts courants qui font basculer les plongeurs de droite à gauche ou parfois même en mouvements circulaires comme dans : une machine à laver. Nous nous sommes bien amusés et avons pris beaucoup de plaisir.

Après ces dernières plongées et un long retour à Santa Catalina, notre voyage d’équipe a pris fin. Nous avons profité de chaque moment au maximum, grâce à tous ceux qui se sont joints à nous et ont fait de ce voyage une expérience inoubliable.

Et le jour est enfin arrivé! Le 4 juin 2017, Kim et moi avons fait notre première journée d’apnée dans le Pacifique. Après avoir passé près de deux semaines avec la formidable équipe de Freedive Utila, nous avons rassemblé le matériel nécessaire et nous avons finalement réussi à trouver une journée pour tout mettre en pratique.


Rubén, notre capitaine, et son frère Melvin qui l’assistaient, nous ont trouvé un site idéal pour poser la ligne, retenir notre souffle et plonger dans les profondeurs. Nous avons étaient chanceuse, Camilo nous a accompagnés avec son équipement et a pris une magnifique vidéo de nos plongées. Et, comme si le fait d’être là n’était pas déjà suffisant, deux magiques raies cendrées sont passées quand j’atteignais les poids sur une de mes immersion. Un cadeau magnifique cadeau de l’océan pour mon anniversaire!


Nous sommes impatiente de commencer à faire régulièrement des sessions d’entraînement et à commencer à enseigner ce cours incroyable (à partir de la mi-juillet) pour tous ceux qui veulent aussi expérimenter ce type de plongée très différent.

Cliquez ici pour regarder toute la vidéo!

Giant Frogfish

Lorsque de plus gros animaux tels que les requins-baleines et les baleines à bosse nous entourent dans la resserve, nous tournons notre attention vers d’autres créatures de l’océan. Les bans de barracudas, de carangues et nos requins pointes blanches bien-aimées sont encore nombreux, mais parfois nous rencontrons aussi une petite créature qui se cache entre les coquillages, les rochers et les coraux. Sans aucun doute, l’un de nos favoris : le poisson grenouille.

Ces créatures fantastiques, sont un type de lotte, que l’on peut trouver dans les eaux tropicales et subtropicales au large des côtes d’Afrique, d’Asie, d’Australie, d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale. Nous avons la chance d’avoir des poissons-grenouilles géants ici dans le parc national de Coiba.

Le poisson-grenouille a un extérieur texturé, et des couleurs uniques, des épines et des bosses qui ont la capacité de changer de teintes pour correspondre à leur environnement, ce qui en fait des maîtres en terme de camouflage! Contrairement à de nombreux animaux qui utilisent le camouflage comme moyen de défense contre les prédateurs, les poissons-grenouilles l’utilisent principalement  pour attirer les proies. Leur taille est entre 1/8 pouce à 22 pouces.

Ces poissons sont carnivores et aussi cannibales. Ils mangent d’autres poissons, des crustacés et parfois d’autres poissons-grenouilles! Leur bouche peut atteindre 12 fois sa taille de repos, ce qui leur permet d’attraper toutes sortes de proies, parfois plus grosses qu’eux-mêmes. Le poisson-grenouille a une nageoire dorsale modifiée qui a un leurre rétractable ressemblant à une crevette, il l’utilise pour attirer leur proie. Si leur leurre est mangé ou endommagé, il peut être régénéré. À l’aide de cette canne à pêche et de ce leurre, le poisson-grenouille laisse pendre l’appât devant sa tête. Un passant sans méfiance va voir le leurre et être attiré à la vue de ce potentiel repas apparemment facile d’accès, et il sera mangé par le poisson grenouille. Le poisson-grenouille a la vitesse de frappe la plus rapide de n’importe quel animal sur terre! Il se deplace seulement lors du passage de leur proie ou lorsqu’ils ressentent un danger ou ont besoin de s’accoupler.

Parce que les poissons grenouilles n’ont pas de vessie natatoire, ils utilisent leurs nageoires pectorales modifiées pour marcher, ou même galoper, à travers les fonds marins. Ils marchent aussi en avalant de l’eau avec leur bouche massive, puis en forçant l’eau à travers leurs branchies ce qui leur permette de bouger. Le corps bouge très peu pendant que le poisson grenouille souffle et se fraye un chemin à travers l’océan.

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La femelle de ces espèces pondent des œufs dans l’eau et le mâle vient les fertiliser. L’abdomen de la femelle commence à gonfler lorsque l’œuf absorbe de l’eau et cela se produit entre 8 heures à plusieurs jours avant la ponte. Le mâle commence à s’approcher de la femelle deux jours avant le frai. Le temps de frai n’est pas clairement connu par les scientifiques, il pourait dépendre de la phase de la lune ou un signal est éventuellement libéré par la femelle.

Une fois, les yeux de lynx de Camilo ont repéré un minuscule poisson-grenouille jaune juvénile. Pas plus grand qu’un ongle ce petit miracle a vraiment marqué notre journée. Nous avons réussi à le retrouver et espérons que nous serons en mesure de suivre la croissance de ce petit gars avant qu’il ne décide de partir ou d’être englouti.